Ce premier domaine confirme le choix incontournable des chercheurs en terme de préoccupation mais aussi en tant que stratégie pour la promotion de la santé des populations. La Santé Publique reste un champ d'application privilégié de la recherche, mais elle doit obligatoirement s'ouvrir à d'autres disciplines comme les Sciences Médicales, en particulier aux Sciences Sociales. 

Un diagnostic sérieux de la situation dans ce secteur, faisant appel à de nouveaux outils d'investigation, de mesure, d'analyse et d'évaluation, est souhaité à travers les axes soumis à la réflexion dans ce programme de recherche. Cette démarche est une réponse nouvelle pour faire face à l'inadaptation et à la déliquescence du système de santé devenu inopérant en regard de l'attente des usagers, des professionnels et des institutions. 

La Recherche en Santé Publique doit permettre de répondre à un triple objectif : contribuer à l'efficience et à la qualité des services et programmes de santé, contribuer à améliorer l'état de santé des populations et enfin produire de nouvelles connaissances. 

Elle doit s'efforcer tout d'abord d'aider à mesurer correctement l'état de santé et ses déterminants dans les populations, étape essentielle à l'élaboration de stratégies de développement en santé. Il s'agit d'un diagnostic qui doit permettre la compréhension et l'analyse fine des différents services de santé, des programmes et des comportements sanitaires diversifiés, pour mettre en exergue les logiques sociales des acteurs face à la santé.

Ce domaine s'articule autour de quatre champs d'investigations qui sous-tendent les axes de travail retenus pour des raisons didactiques.

Les mutations socio-économiques que connaît l'Algérie et qui s'inscrivent dans une phase de transition tous azimuts, ne sont pas sans conséquences sur la santé. Elles s'insèrent essentiellement dans le tryptique : transition épidémiologique, transition démographique et transition économique. Aussi, la transition épidémiologique ne peut être étudiée isolément. Elle s'intègre dans le contexte socio-économique et culturel. La réduction de la mortalité en général et celle de l'enfance en particulier, le recul de la morbidité liée aux maladies infectieuses, la baisse relative du niveau de la fécondité, l'élévation de l'espérance de vie, l'émergence de maladies chroniques non transmissibles liées à l'environnement et au vieillissement et la montée de besoins nouveaux en matière de santé, constituent les principaux aspects de la transition épidémiologique que la recherche se propose de décrire. De plus, les menaces nouvelles et croissantes à caractère non seulement local mais régional ou mondial, telles que l'abus des substances, les risques infectieux, professionnels ou environnementaux doivent figurer à l'ordre du jour de la recherche.

Il est apparu que la recherche est largement négligée en ce qui concerne les problèmes relatifs à la santé mais qui ne portent pas directement sur les maladies elles-mêmes : systèmes d'information, coûts et financement des services de santé, gaspillage et mauvais usage des médicaments, relations entre les soins de santé primaires et les soins spécialisés et la gestion des ressources humaines. Ce champ a pour objet de décrire et d'analyser le système de santé dans ses aspects économiques en rapport avec les performances attendues qui sont nécessairement liées à la mise en place d'un système d'information et d'évaluation efficace. Il est nécessaire d'appuyer les recherches qui permettent de prendre des décisions éclairées en matière de formulation de politiques, de gestion et d'allocation des ressources.

Tenter d'appréhender les différentes façons dont les acteurs construisent leurs rapports à la santé, constitue une perspective de recherche pertinente dans une optique de Santé Publique et de prévention adaptée et sensible aux réalités socioculturelles. Les objectifs généraux de la recherche en socio-anthropologie de la santé sont donc de décrire précisément les dynamiques socio-sanitaires qui sont à l'œuvre dans la société, en partant des logiques d'acteurs pour relever leurs modèles d'interprétation face à la maladie, aux différentes institutions de soins et à la prise de décision dans le champ familial et sanitaire. 

La recherche de messages pertinents pour construire une éducation en santé, l'élaboration de stratégies dans le domaine de l'information et la communication et l'articulation entre recherche action et formation sont les principales composantes de ce champ. Les actions consistant à susciter la participation communautaire, les stratégies fondées sur les groupes vulnérables ou à risque, la formation en santé, le perfectionnement continu des personnels de santé et l'information grand public ont besoin du soutien de la recherche. De plus, grâce aux autoroutes de l'information (Réseau Internet), produit de la recherche par excellence, un champ d'échanges et de collaboration universels est à exploiter dans le sens de la promotion et la valorisation de la recherche en santé.